jeudi 10 avril 2008

Investir l’homosexualité Noire - Une perspective des études postcoloniales et analyses Queer Françaises ?

Texte introductif: Les théories Queers ont démontré que la sexualité est un site qui permet de dévoiler des relations de pouvoir insoupçonnées qui structurent aussi bien la vie des hétérosexuel(le)s que celle des homosexuel(le)s. Elles ont engagées un rejet des normes statiques mais ont instauré des discours où l'homosexualité Noire est parfois laissée de biais, sinon est à peine effleurée. Ce qui permet à Cathy Cohen d’affirmer que les discours tournent le plus souvent en un conflit ou une opposition entre l'hétérosexualité et l'homosexualité. Pourtant une analyse conjointe des deux éléments, qui tienne compte aussi de la Race peut s’avérer pertinente.

Les discours actuels sur la colonisation et son impact sur les mentalités en France, se sont penchés sur l’analyse des relations de pouvoir et des notions de privilèges qui se jouent autour du racisme institutionnel entre Blanc et Noir. Ils sont d’un apport utile dans la lutte pour déconstruire le stéréotype de la maternité Noire comme « primitive » et allant de soi, avec des travaux qui ont abordés à la fois les notions de race, de classe et de sexualité. De même, les études sur le stéréotype du Noir au rythme dans la peau, ou du Noir sportif participent d’une élévation des consciences à travers l’investigation de l’histoire coloniale. En effet, les études postcoloniales montrent le lien entre les préjugés raciaux actuels non questionnés et la propagande coloniale du XIXème et XXème siècle. Néanmoins, saper le stéréotype raciale devrait aussi passer par une déconstruction moins figée de l’hétérosexualité sinon moins cantonnée à cette dernière.

L’hétérosexualité habituellement considérée comme « norme » garante de l’authenticité Noire, nécessite d’être minée dans une volonté de lutter contre le racisme, tout comme la Race est déconstruite. Notamment, les travaux actuels menés sur la masculinité Noire, agencées avec des études sur l’homosexualité Noire, participeront de façon effective à déconstruire encore mieux la racialité et l’hétérosexualité Noire à la fois. Car, comme le faite noter Cathy Cohen dans «Punks, Bulldaggers, and Welfare Queens : The Radical Potential of Queer Politics ? » , certains activismes Queers ont participé à construire un discours Queer sur les privilèges hétérosexuels comme inhérents à tous ceux qui sont identifiés publiquement comme hétérosexuels. En vérité, les stéréotypes sur la masculinité basés autour du « sexe surdimensionné des Noirs » ainsi que ceux sur la stéatopygie comme témoin d’une activité sexuelle abondante des femmes Noires, sont basés sur une idée de l’hétérosexualité coercitive pour l’hétérosexuel Noir et exacerbée pour l’homosexuel Noir.

Assurément, l’homosexualité Noir et l’homosexualité Blanche ne sont pas identiques. En outre, une des expressions de leur différence permet de souligner pourquoi l’hétéronormativité Noire et l’homonormativité Blanche sont intersectionnels dans la consolidation du racisme. Observons pour ce faire l’homophobie qui s’exprime à la suite d’un « coming-out ». Faire son coming-out pour un homosexuel Blanc, il est connu, c’est prendre le risque de l’homophobie. Mais quel type d’homophobie ? Nous estimons que pour l’homosexuel Blanc, l’homophobie Blanche entend que sa sexualité est soit « hors-norme », soit « contre-nature » mais par rapport à la « normalité » Blanche ou Occidentale. Or, si l’on considère également le coming-out Noir et que l’on mène une comparaison, on comprend que l’argument « contre-nature » ne revêt pas les mêmes formes pour les deux. En effet, les apports des discours Queers Blancs et féministes sur la déconstruction du genre et de l’hétéronormativité en général, ont rendu plus « accommodable » le coming-out Blanc qu’il ne l’était auparavant. Cependant, pour un Noir homosexuel qui fait son « coming-out », du fait que son acte convoque d’autres éléments face à l’ « authenticité » Noire, il risque d’enregistrer une forme différente d’homophobie. En effet, du fait des préjugés sur la masculinité et la maternité Noire encore prégnants de nos jours, son coming-out devient souvent un coming-off. Autrement dit, au départ racialement exclu de l’hétérosexualité sociétale, parce que « hors-norme » sous les traits du « primitivisme hétérosexuel » Noire, il devient « doublement » exclu si considéré comme a-normal par rapport à l’« authenticité » Noire. L’homophobie qu’il enregistre est non seulement envers sa sexualité, mais également envers sa « racialité » supposé. C’est une homophobie-racisme, qui suggère que l’analyse de l’hétérosexualité Noire, dans les discours postcoloniaux, ne se résume pas seulement à une analyse des relations de race, de classe et d’(hétéro)sexualité. Mais une analyse conjointe de l’hétérosexualité et de l’homosexualité Noires en même temps.

En effet, Patrick Johnson en convoquant le terme « Quare » à la place de « Queer » dans son texte intitulé « « Quare » Sudies or (Almost) Everything I Know about Queer Studies I Learned from My Grand-mother » exprime pourquoi le terme « Queer » ne s’applique pas nécessairement aux Noirs. Pour lui, « Quare » permet de signifier un volet à la fois racial et sexuel de l’Identité Noire qui n’est pas forcément homogénéisante. Préféré au mot « Queer » pour ce qu’il convoque d’homosexuel et de racial à la fois, il permet notamment de critiquer les notions stables de l’Identité Noire, mais également le savoir racialisé. En effet, il lui permet de rejeter la tendance homogénéisante du mot « Queer » qu’il considère matériellement et historiquement situé pour les Blancs. Ceci pour dire que l’étude de l’homosexualité peut être d’un apport inestimable à l’analyse de la racialité et à la déconstruction du savoir Occidental en ce qui concerne l’Identité Noire. Elle permettra d’aborder quelques zones d’ombre pas forcément étudiées jusque-là, qui pourtant recèle des ressources quand à la subversion des regards et le changement des mentalités.


Bibliographie : Johnson, E. Patrick. « Quare » Sudies or (Almost) Everything I Know about Queer Studies I Learned from My Grand-mother » Dans Henderson, Mae G et Partrick E. Johnson. 2005. Black Queer Studies. A Critical Anthologie. Page 124-157

Cohen, J. Cathy. "Punks, Bulldaggers, and Welfare Queens : The Radical Potential of Queer Politics ?" Dans Henderson, Mae et Patrick Johnson. 2005. {Black Queer Studies. A Critical Anthologie.} Duke University Press : Durham and London. Page 21- 51.

Vaginal Davis au Palais De Tokyo

Le Palais de Tokyo l'a fait, Marie-Hélène Bourcier l'a invitée - invitation prévue avant le passage de Richard Dyer au Palais de Tokyo : Vaginal Davis, artiste, écrivaine, éditrice, performeuse, drag queen Black a tenu une conférence au Palais de Tokyo ce mercredi 09 Avril 2008.

VAGINAL DAVIS. Vaginal Davis. Who is she : a Drag Queen. Is it all about her ? No, certainly no. I won't go pretentious about me telling who she is. Because i can't and because it's ridiculous to suppose it's possible. So don't ask the question. It's not possible to define Vaginal Davis. And it's all fine that way. But i could say something, i would like to say that she is Angela Davis into Vaginal Davis as she says it in her performative talk. And Vaginal Davis at Palais de Tokyo this wednesterday, 09 was a lady ! A real gorgeous lady ! Yes, she reminded us what a lady is ! what it is to be a lady a real Black gorgeous lady in her highest proud and identity managing with stereotypes. Oh yes dear, she is aware about prejudices : just watching how she wields her lecture, where racists and anti-racists may have missed some understanding if they took it literally.
White anti-racists or supposed so, White racists alike too, go there and see the one Woman show she offers when she is here. But Black Niggers, "Real" Black Men, go there too and attend the lectures she gives when she is around. Both of you, Go See it and mainly do better : Understand it ! Willingly and daredevils Whites as Black fellows, go challenge your man pride, your beliefs and your womanhood too. Girls, and women go and challenge yourself too. From those Black "dogs" with rap artist styles to those Black "mammies" with "big" booties, it's all about booty calls to unmask about gender, gendering, masculinities and feminities. Talking about homosexuality and heterosexuality, we also come learning how "Tom Cruse loves women" and loves Men too( ?) - You would like to know, don't you ?- Melting and crossing the borders to interrogate our mindsets and sexuality, that's the achievement of the lecture.
VAGINAL DAVIS MADE IT : " F-ck like The f-cking Blacks : Performative talk" like announced about the lecture at Palais de Tokyo of this wednesterday 2008 by Marie-Hélène Bourcier on Fuck My Brain. She taught with her sweet voice how to break prejudices lightening the outlines of implicite sexualized talks, all surrounded with the vibes of performance, i mean performative presence and performative talk. Thank you for that Vaginal Davis. You did it like no Woman else, you did it like no Man else, 'cause You simply did it like nobody else. Congratulations !