jeudi 14 février 2008

Les études Queer Ou l'étude des Blancs Queer ? - Being A Black Queer -

Les théories et activiste queers ont posé à nos jours l'homosexualité comme un concept opposé à l'hétérosexualité, excluant la race dans l'analyse de la domination centrée sur la sexualité. A juste titre néanmoins : comment discuter du fait d'être Noir et queer, quand on est gay, lesbienne, transexuel(le), bisexuel(le) ou transgenre blanc de peau ? En effet, faire son coming-out pour un queer n'entraîne pas les mêmes effets et conséquences, que l'on soit blanc ou noir de peau. Les deux concepts binaires Blanc/Noir, Homosexuel/Hétérosexuel mis en place font qu'en général on imagine difficilement un Noir queer, gay, lesbien, bisexuel ou transgenre.
C'est pourquoi, comme de nombreux auteurs Noirs Afro Américains nous pensons qu'il est important d'inclure dans les analyses de la domination, l'impact que la race peut jouer dans les privilèges accordés aux uns et aux autres gays, lesbiens, bi ou transgenre... Même dans la sexualité, la racialisation instaure des rapports hiérarchiques qui font qu'appartenir à une classe dominante ne tient pas seulement au fait d'être hétérosexuel. Les rapports d'oppressions dont chacun peut faire l'objet sont divergentes à l'intérieur même de la catégorie "homosexuel".
En effet, prendre en compte l'existence de Noirs queers - même s'ils sont peu visibles- apportera beaucoup aux investigations pour déstructurer la norme dominante.
En effet, qu'est-ce qu'être un Black Queer : c'est être prêt à être perçu comme un imposteur par les autres. Est-ce parce qu'un Queer est habituellement (supposé ?) blanc de peau - l'imaginaire Blanc et Noir conçoit-il mieux le gay, le bisexuel, le transgenre ou la lesbienne comme blanche de peau plutôt que noir de peau ? C'est "logique" répliqueront certains - C'est pourquoi, être Noir et Queer c'est être "inauthentique", c'est être accusé d'être un "affabulateur" ! On le soupçonne de jouer la "comédie", et on lui demande des preuves. C'est si "drôle" d'être queer, mais personne ne le sait. C'en est pas assez d'être Noir ; surtout ce n'est certainement pas plus difficile être Noir et "gay ou lesbien ou queer ou transgenre", que d'être gay, lesbienne, bisexuel(le), trangenre ou queer blanc de peau.
Reconnaître pour certains qu'ils font une chasse-gardé de territoire ou qu'ils craignent pour les privilèges et les concessions que le monde hétérosexuel "Blanc" accorde aux homosexuels blanc de peau, permettront de dépasser les ensembles d'à-prioris et le climat de suspicion désagréable envers le Noir Queer, dans le milieu Queer comme ailleurs.
Etre gay, lesbienne, bisexuel(le) ou trangenre blanc de peau et avoir lutté contre l'oppression sur les orientations sexuelles minoritaires, permet d'éviter le : "Regardez, c'est un Noir qui joue la comédie, il ne fait pas parti de nous !" qui exclut.
Il serait temps d'inclure dans la lutte contre l'oppression et le racisme en particulier, la réalité du " Black Queer " et l'impact de la classe sociale.